mardi 27 octobre 2009

Chez Quick, on ne change pas une recette qui marche… quitte à se faire griller !


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Au début de cette année, Burger King et son agence Crispin Porter + Bogusky ont lancé une campagne intitulée «Whopper Sacrifice» (voir article ici ou ici) dont le principe était simple, «vous sacrifiez 10 de vos contacts facebook, vous gagnez un Angry Whopper». Les personnes radiées recevaient suite à cela un mail indiquant qu’elles avaient été sacrifiées pour un hamburger. Cette campagne a eu énormément de succès (234 000 éliminations de contacts pour 23 000 Angry Whoppers distribués) et Facebook a demandé à Burger King des modifications sous peine de suppression pure et simple (voir ici). C’est pour moi l’une des applis Facebook qui a fait le plus parler d’elles en 2009. Burger King n’est plus présent en France et a peu de chances de revenir (voir ici), mais je trouve bizarre que la dernière campagne de Quick pour son hamburger GooGrill surfe sur ce même concept...


La campagne TV présente un jeune accompagné de deux amis déclarant : « moi, je veux du goût qui déchire, du goût genre grillé, je serais prêt à tout pour ça, même à vendre mes potes…»



De là à diagnostiquer une récupération à peu de frais d’une campagne qui a fait du bruit en changeant juste l’émetteur, il n’y a qu’un pas. La voix off pousse même le cynisme jusqu’à dire en fin de spot « Il n’y a que Quick pour faire ça !» (sic)

Le graphisme du point de vue de Beetroot


© Beetroot Design Group

Beetroot Design Group est un studio basé à Thessalonique. J’aime beaucoup leur façon très libre de penser le graphisme, très proche de l’art, qui utilise la mise en scène et la confrontation avec le quotidien. Leurs créations sont souvent primées, celle que je présente au début de ce post ayant par exemple obtenu un « Red dot ». Même si je trouve que limiter le monde arabe moderne à la burqa est caricatural et simpliste, je trouve cette idée intéressante dans son principe et dans sa réalisation. Leur site est à déconseiller aux épileptiques mais leur blog est une mine, leurs tentatives et expérimentations font vraiment plaisir à voir...

© Beetroot Design Group

© Beetroot Design Group

© Beetroot Design Group


pour en voir plus.... blog.beetroot.gr

jeudi 22 octobre 2009

Beau, beau et intelligent à la fois ?


© Ziad AlKadri

Je sais pas comment je suis passé à côté quand je rédigeais un précédent post sur le World Trade Center, mais je viens de trouver cette affiche d’un concert de piano en mémoire de la tragédie et je me dis qu’elle est assez proche de la perfection. Simplicité, force, sens, tout y est. Elle a apparemment obtenu un Graphis Platinum Award en 2007. Son auteur, Ziad Alkadri, est un graphiste d’origine libanaise qui vit maintenant à Ottawa, Canada.

Ziad Alkadri
Volt Positive
www.voltpositive.com

Sun Mu et le sourire grinçant du « prop art »


© Sun Mu
Sun Mu a grandi en Corée du Nord et a « appris » à peindre dans le style « réaliste socialiste » caractéristique de la propagande du régime de PyongYang. Ayant réussi à fuir son pays d’origine au moment de la grande famine de 2006, il poursuit aujourd’hui son activité de peintre à Séoul. Son style pictural n’a pas changé en franchissant la frontière, bien au contraire. Utilisant tous les canons du genre, il modifie légèrement les sujets et leur donne juste ce qu’il faut de second degré. L’un de ses modèle favoris est Kim Jong Il, qu’il aime affubler de symboles du capitalisme, transformant le « cher dirigeant » en adepte du sportswear (alors que celui-ci préfère de toute évidence l’uniforme…).

© Sun Mu

© Sun Mu

© Sun Mu

© Sun Mu

Le sourire grimaçant de la petite fille à l’accordéon me rappelle une vidéo célèbre dans toute l’Ex-Yougoslavie. Filmée en l’honneur du Maréchal Tito à l’occasion de son anniversaire, elle présente des petites filles coréennes chantant l’hymne à sa gloire «Druže Tito mi ti se kunemo» (Camarade Tito, nous te jurons (fidélité)). Cette vidéo date de 1978, ce qui montre qu’en trente ans peu de choses ont changé dans les codes de la communication du «Pays du matin frais».




Une exposition solo est consacrée à Sun Mu à partir de samedi dans une galerie de Séoul…

© Sun Mu

SUN MU, KOREA NOW
Gallery Sangsangmadang, Hongdae, Seoul
Dates: 2009.10.24~2009.12.09
Opening party: Sat. Oct 24, 6pm
Opening times daily: 13:00~22:00

mercredi 21 octobre 2009

Cassius avant Ali


© Keystone/Getty Images

Puisant dans sa remarquable collection d’images, Life présente en ce moment une série rare de portraits de Cassius Clay datant de 1964, avant qu’il devienne Mohammed Ali. Parmi ces visuels, j’aime particulièrement sa rencontre pleine d’humour avec les Beatles, le décalage du champion dans son costume de banquier et l’image où l’on remarque sur le mur une affichette qui annonce sa future conversion…

© Keystone/Getty Images

© Keystone/Getty Images


Pour voir plus d’images, c’est ici

mardi 13 octobre 2009

Norman Rockwell, le pinceau derrière l’objectif


© Norman Rockwell Museum

Que l’on aime ou pas Norman Rockwell, il n’est pas difficile de lui reconnaître un grand sens de l’observation et de la mise en scène. Chacune de ses illustrations pour la couverture du Saturday Evening Post représente une tranche de vie, une infime parcelle d’histoire américaine. Ce réalisme teinté d’humour est emblématique d’une vision de l’Amérique des années 30 à 60. Le traité en est peut-être un peu « kitsch », il n’en a pas moins influencé des générations d’illustrateurs et de photographes publicitaires. Je me suis toujours demandé comment il arrivait à un tel niveau de détail. Une exposition itinérante organisée par le Norman Rockwell Museum intitulée « Norman Rockwell : Behind The Camera » lève un coin du voile. En effet, on y découvre que toutes les illustrations de Rockwell postérieures aux années 30 sont construites à partir de photos très précises.

© Norman Rockwell Museum

© Norman Rockwell Museum

© Norman Rockwell Museum

Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais je suis content de savoir que tous ces personnages sympathiques (le barman indiscret, la petite fille noire, le gamin sur son tabouret de bar…) ont vraiment existé. D’un autre côté, les poses (photos) sont tellement artificielles que je trouve paradoxalement leurs transpositions illustrées presque plus réalistes (sous entendu : je sais que c’est un dessin, donc je me concentre sur l’histoire qu’il raconte et pas sur la véracité de la scène)...


Norman Rockwell: Behind the Camera

Vernissage Samedi 7 Novembre, 17:30 – 19:30 p.m.
Norman Rockwell Museum 9 Route 183 Stockbridge, MA. USA

Un livre portant le même titre signé par Ron Schick est édité en parallèle de l’exposition.

VIA

lundi 12 octobre 2009

Vivian Maier, de l’ombre à la lumière


© Vivian Maier/John Maloof

Le talent exceptionnel de quelqu’un peut-il rester complètement ignoré sa vie durant ? C’est ce qui est apparemment arrivé à Vivian(e) Maier. Née en 1926 en France, décédée cette année à Chicago ou elle vivait depuis les années 50, elle a passé plus de trente ans à photographier les rues et les habitants de sa ville d’adoption. Son travail serait resté dans l’obscurité si un passionné de photo, John Maloof, n’avait racheté aux enchères un stock de films anciens (non développés pour la plupart) contenant plus de 40 000 images.

© John Maloof

Depuis juin, il poste sur son blog 3 images de Vivian Maier par semaine (avec son stock il a de quoi tenir encore environ 200 ans…). À voir la qualité de ces images, il est incroyable qu’elles soient restées aussi longtemps dans l’ombre.

© Vivian Maier/John Maloof

© Vivian Maier/John Maloof

© Vivian Maier/John Maloof

© Vivian Maier/John Maloof

© Vivian Maier/John Maloof

Plus d'images ici...

Pour contacter John Maloof :
http://www.flickr.com/photos/ragstamp/

mercredi 7 octobre 2009

Ficelle du mercredi N°6 : La scène de ménage

En pub comme dans la vraie vie, la scène de ménage est un sport qui se pratique à deux. Dans la pub, c’est en général l’homme qui gagne (pour la vraie vie, je ne sais pas). Il arrive même que « l’homo publicitus » provoque la dispute pour pouvoir assouvir ses sales petites manies en paix. Il est donc logique que les budgets qui utilisent cette ficelle s’adressent majoritairement à une cible masculine (qui aime bien que l'on flatte sa virilité dans le sens du poil)...

La télévision étant une source inépuisable de discorde (même si elle va bientôt être détrônée par l’ordinateur) il est logique qu’elle figure en bonne place dans cette sélection…



Flagrant délit de dispute avec préméditation…



L’« homo publicitus » n’est pas prêteur, c’est là son moindre défaut…

Happy end ?



De temps en temps, tout le monde y gagne…



Enfin, après une bonne dispute, rien ne vaut les conseils d’un vrai professionnel pour se réconcilier…

lundi 5 octobre 2009

Quand Madrid et Rio en viennent aux mains...


© DR

Lorsque l’élection de la ville organisatrice des JO 2016 a fait la Une des principaux médias, j’ai remarqué le logo de Madrid 2016 que je trouvais assez joyeux et plutôt réussi (5 doigts à la place des 5 anneaux, 5 couleurs, jusque-là tout se tenait…). De tous les logos des villes candidates, c’était d’ailleurs mon préféré. Après délibération, c’est finalement Rio qui l’a emporté, malgré les commentaires assez peu fair-play de l’une des dirigeantes de l’équipe madrilène soulignant les faiblesses du projet brésilien. Coïncidence, ce logo de Madrid en forme de main n’est pas sans rappeler une affiche de ma (modeste) collection signée Günther Kieser pour un concert de musique brésilienne. Là, je m’y perds !

© Günther Kieser

Le logo de Rio 2016 étant assez éloigné des codes de l’olympisme, si j’étais Jacques Rogge, je proposerais bien à l’équipe de Madrid de céder son logo à Rio en geste de réconciliation. Ce qui pourrait donner ceci…



Je profite de ce petit télescopage pour évoquer Günther Kieser, graphiste allemand né en 1930 dont le travail est assez peu connu en France. Ses affiches sont pourtant parmi les plus belles produites dans les années 60/70 (le MoMa de New York en possède d’ailleurs plusieurs). Ce sont principalement des affiches de concerts, de jazz ou de rock. Je trouve que son travail établit une sorte de passerelle entre l’affiche polonaise et le design des affiches et pochettes de disque américaines de Reid Miles, Saul Bass ou Milton Glaser. À quand une rétrospective Kieser à Paris ?

© Günther Kieser

© Günther Kieser

© Günther Kieser

© Günther Kieser

© Günther Kieser