vendredi 29 mai 2009

Barack Obama : The Freshman

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© Lisa Jack
En 1980, un jeune étudiant à l’Occidental College de Los Angeles est approché par une photographe débutante nommé Lisa Jack, désireuse de faire des portraits en noir et blanc pour son book. 29 ans plus tard, ce jeune étudiant très cool est devenu l’homme le plus puissant du monde. Plus que leur qualité artistique moyenne, c’est la valeur documentaire de ces photos qui touche. Même si son regard fuit l’objectif sur beaucoup d'images, on sent déjà une présence, une personnalité forte, assise, dans ces portraits. Cette série est à découvrir jusqu’au 18 juillet à la M+B Gallery de West Hollywood.

© Lisa Jack

© Lisa Jack


Barack Obama : The Freshman
28 mai – 18 juillet 2009
Vernissage le 28 mai de 18 à 21h

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mercredi 27 mai 2009

Ficelle du mercredi N°2 : Le bébé

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Le sujet de cette semaine est tellement plébiscité par les créatifs qu’il est difficile de faire une sélection réduite. En effet, le bébé, de zéro à deux ans est la star incontestée des écrans publicitaires. Qu’il soit utilisé dans des pubs qui parlent de produits de soin ou d’alimentation qui lui sont destinés, rien d’étonnant ni de très créatif. En revanche, qu’il commence à vanter les mérites de produits destinés à tout le monde ou même réservés aux adultes est plus surprenant. Ce sont ces pubs qui jouent sur le décalage, qui attribuent aux bébés des comportements inhabituels pour vanter des produits qui ne leur sont pas forcément destinés, que j’ai choisi de rassembler.

Le joyeux ballet aquatique des bébés evian a relancé non seulement la mode de la natation synchronisée mais également celle des bébés en pub (s'il y avait eu interruption). Surtout, à partir de ce film, les progrès des trucages numériques ont permis aux bébés bien d'autres fantaisies.



La limite extrême du trucage est la pub "Fight for Kisses" de Wilkinson dont l'idée est bien trouvée mais la réalisation 3D fait perdre au bébé une partie de son impact.



Beaucoup plus simple techniquement, mais très efficace, la pub McDonald’s séduit par son côté immédiat.



Aux États-Unis, une saga publicitaire, celle d'E*Trade, site de placements boursiers en ligne, faisait recette depuis quelques années en utilisant des bébés. Il n'est pas sûr que leur positionnement (sous-entendu : la bourse est un jeu d'enfant) survive à la crise financière et aux scandales que nous venons de vivre.



Une pub beaucoup plus ancienne qui vantait les mérites d'un des premiers fournisseurs d'accès à internet n'a elle pas trop mal vieilli.



Enfin, comme avec chaque ficelle, certains s'emmêlent les crayons...

Par exemple, les créatifs de cette pub MTV qui ont réussi un coup mais sont allés un peu loin dans la provocation ce qui rend le film dérangeant.



Sans oublier les auteurs australiens de ce film Fuji montrant la naissance d'un bébé japonais, tout en finesse...

mardi 26 mai 2009

Au commencement de l’affiche était… le trait

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© Jean Jullien
Difficile de se dire aujourd’hui : je vais créer une affiche, un flyer, une pochette de disque sans utiliser d’ordinateur. Pourtant, des graphistes/illustrateurs s’en éloignent délibérément, sans doute pour affirmer une expression artistique vraiment personnelle. Fini, les typos toutes faites, les visuels tout droit sortis d’une quelconque banque d’images, les illustrations vectorielles sans saveur, place au trait, aux collages et aux découpages ! Les créations de Jean Jullien, graphiste français basé à Londres s’inscrivent tout à fait dans cette démarche. À la façon d’un Savignac ou d’un Villemot qui aurait tout assimilé du street art et des art toys, il utilise pinceau, colle et ciseaux pour créer des affiches, des tee-shirts, magnifiques de force et de simplicité. Pour voir son travail de plus près, rendez-vous sur son site ou à la Galerie des Arts Graphiques jusqu’au mois de septembre, en attendant un livre à paraître aux éditions Michel Lagarde à la rentrée…

© Jean Jullien

© Jean Jullien

© Jean Jullien

© Jean Jullien

À suivre…



Exposition Jean Jullien
Galerie des Arts Graphiques
4 rue dante, 75005 Paris
Du 26 juin jusqu’en septembre

lundi 25 mai 2009

Luba Lukova voit la justice sociale en couleurs

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© DR

© Luba Lukova

Graphiste d’origine bulgare travaillant à New York depuis une quinzaine d’années, Luba Lukova aime les symboles. Fortement inspirée par l’affiche polonaise elle utilise peu de moyens pour créer ses signes, sa marque de fabrique étant une combinaison de dessins naïfs monochromes et d’aplats de couleur vive. Peter Gabor situe assez justement son travail «Entre Matisse et Jean Cocteau, entre Sempé et Milton Glaser (…)». Pour ma part, je le rapprocherais également de celui de Shigeo Fukuda.

Les affiches issues de son portfolio « Social Justice » paru en 2008 sont exposées à la Galerie La MaMa à New York jusqu’au 31 mai.

Portfolio Social justice © Luba Lukova

© Luba Lukova

© Luba Lukova

© Luba Lukova

Umbrellas, Social Justice & More
An Exhibition by Luba Lukova
May 14 - 31, 2009
6 E 1st Street, New York City, between Bowery & 2nd Avenue, (212) 505-2476

Via

mercredi 20 mai 2009

Nouvelle rubrique : la ficelle du mercredi

J’ouvre une rubrique hebdomadaire sur ce blog : la ficelle du mercredi. Dans tous les métiers de la communication que l’on fasse de la pub, du web, du MD etc… il y a des concepts récurrents, des «bons clients». Bref, des formules qui ne peuvent pas perdre. Des idées faciles à réaliser, universelles et qui explosent les scores d’adhésion. Faciles à réaliser ? Pas totalement… De temps en temps, des créatifs, DA, rédacs ou réalisateurs arrivent à les planter, tels l’avant-centre maladroit qui dévisse sa frappe alors qu’il lui suffit de pousser la balle au fond des filets. Si comme Joe la pompe vous pensez que copier, c’est mal… ne lisez pas ce qui suit. Mais… après tout, rien ne vous empêche de faire mieux, plus fort, plus beau que celui qui a eu cette même idée avant vous.

Ficelle du mercredi N°1 : Le flipper

Aaah, le flipper… c’est sympa. C’est plein de bruits rigolos. C’est comme un mini lunapark avec ses lumières, ses bumpers, ses targettes et surtout son extra-ball. La première pub que je trouve marquante se déroulant à l’intérieur d’un flipper est évidemment le film Orangina d’Alain Chabat datant de 1996.


Il avait mis la barre assez haut et pendant quelques années, personne ne s’est risqué à réutiliser l’idée. La pub Mini a su se réapproprier le genre en tirant parti du mode d’ouverture du coffre du Clubman dans une ambiance très déco et très sixties.



Pepsi, plus récemment, n’a pas hésité à utiliser trois ficelles dans un même film, le flipper, la boule géante et San Francisco (comment perdre avec une telle équipe).


Il y a aussi Coors light ou «l’appel du bar» (à consommer avec modération)



Enfin, comme je le disais en intro, malheureusement, certains arrivent à se planter (on se demande même s’ils ne l’ont pas fait exprès) et cela donne ça :



ou ça (c’est tellement énorme que même au second degré, j’ai du mal) :



Pour finir, un de mes films «flipper» préférés vante les mérites… d’un flipper !

mardi 19 mai 2009

LENS, l’image d’actualité décryptée

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Un dessin de presse en dit souvent plus qu’un long article. Peut-on en dire autant d’une photo de presse ? Alors que nombreux blogs proposent une « dose quotidienne d’inspiration », le New York Times propose en quelque sorte une dose quotidienne d’actualité à travers un photoblog intitulé « Lens » (mis en ligne samedi dernier). Au-delà de la qualité des photos, ce que je trouve intéressant est l’analyse qui est faite des images et leur mise en perspective, complétées souvent par un commentaire du photographe. À découvrir ici

lundi 18 mai 2009

Inlingua et Mercedes Bas Plus, les mots reviennent en force.

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Presque au même moment, deux films TV sortent sur les écrans avec le même mode d’expression, des mots en animation. Les concepts étant très cohérents tout en étant différents, il faut sans doute y voir une coïncidence. Dans le cas d’Inligua, il s’agit de surmonter les barrières qui bloquent l’accès à de nouveaux marchés (grâce à l’anglais commercial), pour Mercedes, de freins qui lisent la route. Ces deux idées étant très liées au langage, elles fonctionnent bien, dans une période où nous ne sommes pas inondés d’animations typographiques. Crise oblige, il est probable que l’on assiste à la recrudescence de films sur ce principe relativement peu coûteux à produire. Cependant, il suffit de taper « kinetic typography » dans le moteur de recherche de youtube pour être convaincu qu’After Effects ne rime pas toujours avec concept…

vendredi 15 mai 2009

GLENNZ, de l’humour à froid graphique…

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Fast Funeral © GLENNZ

D’autres en ont déjà parlé, dont l’excellent fubiz, mais j’aime tellement son travail que je ne résiste pas au plaisir de vous présenter Glennz si vous ne le connaissez pas déjà. Glenn Jones est un graphiste d’Auckland (NZ) dont l’expression est presque logotypique, tellement elle est claire. Ses illustrations sont d’une précision chirurgicale. Ses sujets décalés, voire gentiment subversifs, sont rendus encore plus drôles par le traité très clean qu’il emploie. Comme Ron English, il aime détourner les héros, mais les siens appartiennent essentiellement à la geek culture. Après avoir gagné de nombreuses fois le Bestee of the month sur Threadless.com, il a décidé en mars 2008 de lancer sa propre société de ventes de Tees, GLENNZ TEES. Si son site commercialise des Tees, et des Skins de portables, il offre également des fonds d’écran d’Iphone hilarants qui sont à télécharger ICI.



Swiss Army © GLENNZ

Slowing down © GLENNZ

Crash Test © GLENNZ

mercredi 13 mai 2009

Le polaroid, entre peinture et photographie


-Times Square, New York 2008 © Christian McManus

Presque un an après l’arrêt de la production de films instantanés sous le label Polaroid, j’espère que les passionnés de «the impossible project» vont réussir leur projet de relancer la production d’un support compatible avec les appareils anciens. Un photographe en particulier doit être impatient de tester ce nouveau film, le polaroid étant depuis 1997 le support principal de son travail. Il s’agit de Christian McManus, dont la Galerie Jamault expose jusqu’au 13 juin une série sur New York réalisée en 2008. Si ce n’est pas la première fois que je vois des manipulations de polaroid, ayant moi-même expérimenté le principe quand j’étais aux Arts Décos, j’ai été troublé par les images de cet artiste franco-chilien. Mon esprit sait que c’est une photographie mais mon œil voit une peinture. Pour moi, c’est un peu l’inverse des tableaux de Richard Estes, dont je sais qu’ils sont peints mais que mon œil lit comme des photographies. Il est d’ailleurs curieux de remarquer comme leurs images se rejoignent alors que leur démarche est inversée, l’un cherchant à s’éloigner du réalisme photographique, l’autre à s’en approcher.

Williamsburg, 2008 © Christian McManus


Taxi at downtown, Chicago 2008 © Christian McManus


Apollo, 1968 © Richard Estes

34th Street, Manhattan, Looking East © Richard Estes

mardi 12 mai 2009

Ron English fait la chasse aux mythes

-Mandala Grin © Ron English

Marylin Mouse Mask © Ron English

King Gene © Ron English

Notre regard est tellement éduqué dès la petite enfance à reconnaître les codes visuels, les marques et les personnages emblématiques (héros) que détourner ou casser ces codes est un des moyens les plus simples de créer un impact visuel. Parmi les artistes qui ont fait de ce principe le moteur de leur expression, Ron English et l’un de mes préférés. D’abord connu pour ses détournements d’affiches publicitaires ou ses graffitis, ses toiles sont maintenant exposées dans galeries les plus réputées. Il se réapproprie tous les personnages mythiques de la pop culture américaine (Marylin, Mickey, Charlie Brown…), les mascottes des multinationales (Ronald McDonald, Le chameau de Camel…) et les tord pour en faire des personnages hybrides, souvent inquiétants. La dimension politique de son œuvre a pris une nouvelle ampleur au moment de la campagne présidentielle aux États-Unis où le placardage sauvage de ses affiches « Abraham Obama » a eu droit à des reportages sur les principales chaînes de télévision. Un film documentaire a été tourné qui retrace cette aventure, dont voici la bande-annonce :



Si le travail de Ron English vous intéresse une exposition intitulée «Lazarus Rising» se tient à la galerie Elms Lesters à Londres jusqu’au 6 juin 2009. Vous pouvez même acheter en ligne l’un des 1000 exemplaires numérotés et dédicacés du catalogue de l’exposition ici.



Pour les chanceux de passage à New York cette semaine, la première du documentaire «Abraham Obama» aura lieu jeudi 14 mai au Tribeca Theater à 20h.

jeudi 7 mai 2009

ZOOM arrière toute !

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C’est tellement caricatural qu’on ne peut même plus appeler cela une tendance, mais le retour de l’esthétique « 80 » avec damiers, fluo et tout le toutim’ n’en finit pas de m’étonner. De la campagne Ray Ban colorize inspirée par Warhol à la nouvelle campagne d’été H&M version Matthew Williamson, c’est à qui sera le plus fidèle aux codes de la période. Parmi les magazines de l’époque, ZOOM « Le magazine de l’image », aujourd’hui disparu, est sûrement l’une des meilleures sources visuelles (avec Graphis et PHOTO). Moins généraliste que PHOTO, plus orienté pub et mode, ZOOM se distinguait en particulier par ses couvertures. En voici quelques-unes…







© Photos : DR

mercredi 6 mai 2009

Petit espace pour grandes affiches


Tadeusz Trepkowski "Nie! (jamais)" 1952 @ DR

Roman Cieslewicz "Ksiadz Marek" 1963 © DR

Jusqu’au 30 novembre, le MoMA consacre une exposition à quelques affiches polonaises datant de la guerre froide. 24 créations seulement de quelques-uns des plus grands affichistes, Tomaszewski, Cieszlewicz, Lenica (entre autres) y sont présentées. C’est bien, mais c’est peu pour une école qui a inspiré tant de graphistes et qui recèle beaucoup d’images fortes, réalisées avec souvent une grande économie de moyens. On peut également regretter ce choix délibéré d’affiches tristes, alors que justement, pendant les pires moments de la guerre froide, la pression politique n’empêchait pas les affichistes polonais de créer des affiches joyeuses et vivantes. Si vous souhaitez en savoir plus sur ces affiches le site de René Wanner tient un agenda des expositions internationales très complet. Si par hasard, vous souhaitiez constituer votre propre collection, la Galerie de l’Affiche de Cracovie présente et vend en ligne de très nombreuses affiches dont certaines sont de grande qualité (en revanche je ne suis pas certain que le paiement en ligne soit très bien sécurisé).

Via

mardi 5 mai 2009

Hollywood au vitriol


© DR
Provocateur invétéré, réalisateur de Pink Flamingos, Polyester ou Hairspray, John Waters explore un nouveau champ de la création depuis quelques années. Sculptures, installations, collages, montages photographiques, le point commun à toutes ses œuvres est un humour dévastateur. Influencées par Dada ou le pop art, en particulier par Claes Oldenburg, ses créations mêlent objets surdimensionnés et images de films détournées. La pièce centrale de ces œuvres grotesques, au sens artistique du terme, est une statue grandeur nature d’Ike Turner (période 1965) manipulant une marionnette de Tina. Intitulée «Rear projection», L’exposition se tient à la Galerie Gagosian de Beverly Hills jusqu’au 23 mai 2009.

Hollywood Smile Train © John Waters

Giant roach motel © DR

VIA

lundi 4 mai 2009

Femme à barbe et fière de l'être...


© George Lois

En faisant des recherches sur George Lois, je suis tombé sur quelques-unes des couvertures d'Esquire qu'il a créées. L'une d'elles montre l'actrice Virna Lisi en train de se raser. Ce mélange de féminité glamour et d'un geste typiquement masculin est assez emblématique de son travail. Prenez deux éléments très différents voire opposés, mixez-les, vous obtenez une image qui interpelle. Il arrive que la nature crée ce genre de mélange qui défie les règles de la logique. La femme à barbe, devenue populaire au XIXe siècle en fait partie.

© Clémentine Delait

La plus célèbre d'entre-elles est une française nommée Clémentine Delait, habitante de Thaon-les-Vosges (1865-1939). Loin de chercher à masquer cette spécificité, elle la revendiquait jusqu'à faire éditer des cartes postales à son effigie.

© DR

Plus près de nous, une artiste américaine, Jennifer Miller a repris le flambeau et se produit à New York dans un cirque qu'elle a créé, le Cirque Amok.